Parades anti-flemme

Nos parades anti-flemme

On tient souvent une flemme olympique quand il s’agit de nous bouger. En cause, un réflexe de survie archaïque qui nous incite à économiser notre énergie. Sauf qu’aujourd’hui, on se dépense moins que nos ancêtres et que c’est l’inactivité qui nous met en danger…

Ce n’est pas facile de se mettre à bouger quand la nature nous a fait fainéants afin d’économiser notre énergie et ainsi, garantir notre survie. Et que voiture, escalators, ascenseurs…nous tendent les bras. Prendre conscience de notre tendance naturelle au moindre effort permet d’activer les ressources cognitives qui vont nous aider à résister et à lutter contre cette attraction sédentaire omniprésente dans le monde moderne. Nous reprenons ainsi plus facilement le contrôle de nos actions et choisissons les comportements qui sont en accord avec notre intention d’adopter un mode de vie plus actif. Plus nous faisons le choix de l’activité physique, plus ce choix devient facile à faire, voire automatique et inconscient.

 

Un timing de choix

Vaincre sa flemme en réussissant à sauter dans ses baskets est le résultat d’une lutte entre nos réactions pulsionnelles et émotionnelles (rapides et sans efforts de réflexion) qui nous poussent à l’inertie et nos objectifs personnels (lents et couteux, car faisant appel à nos ressources cognitives). Cette lutte est épuisante, et tenter de solliciter ces ressources cognitives quand elles ont déjà été éprouvées par une rude journée est peine perdue. C’est quand on a profité de bons moments, savouré des réussites, que l’on est le plus a même de gagner la bataille contre notre flemme.

Du plaisir, sinon rien

Puisque nos mécanismes inconscients nous pousseront toujours à économiser nos ressources, on ne réussira à se mettre en mouvement que si notre cerveau associe le sport à un plaisir. Mais comme il n’aime pas du tout que notre corps puisse dans ses réserves d’énergie, on va le tromper en programment sa séance d’activité sportive juste avant ou après une activité ou un moment qui nous laisse joyeux, en bonne forme, l’esprit léger… La concomitance de ces deux moments va créer une association joie-activité physique qui sera imprimée dans notre mémoire. Pour notre cerveau, la séance de sport sera toujours associée à du plaisir. On peut aussi rendre son activité plus agréable en écoutant de la musique pendant le sport, en y allant avec des amis ou en choisissant de jolis endroits. C’est ce que l’on appelle du renforcement positif.

 

Parade anti excuses

Pour parer à tous les arguments fallacieux qui vont jaillir au moment d’attraper notre sac de sport, les chercheurs en neuroscience ont la parade : la technique du « si…alors » : on liste par écrit toutes les raisons qui pourraient nous scotcher au canapé (si…) et on leur trouve une parade (alors…). Avec cette méthode, on passe d’un mode de contrôle conscient et réclamant efforts à un mode de contrôle automatique et efficient. S’il pleut, on sait que l’on va remplacer notre course à pied en extérieur par des exercices de musculation en salle de gym, par exemple ; si l’on est invité à dîner à l’heure de notre séance de sport, on la décale juste avant le dîner ; si l’on est fatigué, on se souvient que l’activité physique va nous aider à mieux dormir…

On trouve sa carotte

Si l’on décide de faire du sport un peu plus sous la pression de notre médecin ou coach sport et nutrition, il va falloir beaucoup se raisonner. Et autant dire que la moindre excuse sera validée par notre cerveau pour renoncer, et se laisser gagner par la flemme. Il est donc important d’essayer de bien identifier les raisons personnelles qui nous poussent à vouloir pratiquer une activité physique, juste pour soi. Si nous nous engageons pour des raisons plus intimes, parce que le sport nous rend plus relax, réduit l’impact de notre maladie chronique ou encore prolonge le nombre d’années ou nous pourrons profiter de nos proches, alors l’atteinte de nos objectifs sera moins couteuse en ressources cognitives.

Chaussure à son pied

Parmi les mille et une façon de bouger, il y en a forcement une qui nous plaira plus que les autres. On n’est pas obligé de se mettre au footing ou au yoga si on n’aime pas ces activités. Ou si notre corpulence ou notre âge ne nous y prédisposent pas. Testez plusieurs activités jusqu’à trouver celle qui vous convient le mieux, voila la clé de la réussite. Ne vous entêtez pas dans un sport qui ne vous procurera pas suffisamment de plaisir ! Souvenez-vous sans plaisir, votre motivation pour réaliser cette activité physique ne tiendra pas le coup sur le long terme. Trouvez donc le moyen d’être actif à votre façon. Et comme le secret de la continuité, c’est aussi de ne pas se blesser, on y va à son rythme, et progressivement, en se fixant des objectifs atteignables.

Mieux que l’argent

Non seulement l’exercice physique diminue de 30% notre risque de mortalité, mais il améliore notre santé mentale bien mieux que…l’argent. C’est ce qu’on démontré des recherches de Yale et Oxford. Selon leur étude, publiée dans The Lancet Psychiatry, la différence de santé mentale entre les personnes inactives et les individus physiquement actives est aussi important qu’entre des personnes ayant des différences de salaire de 2000 euros par mois !

 

A lire aussi

Le syndrome du paresseux, de Boris Cheval et Matthieu Boisgontier (édition Dunod). Avec un certain humour, et beaucoup de simplicité, ce livre de 192 pages décrypte les mécanismes de notre flemme naturelle et donne des clés pour les combattre et les contourner.